mercredi 28 juillet 2010

Vacances, on ferme!


Je reviendrai quand mes taches de rousseur se seront multipliées par douze, c'est-à-dire dans un peu plus d'un mois!

Allez ciao la blogosphère!

Clémentine Bleue

dimanche 25 juillet 2010

Premier article


(Copyright Hergé/Moulinsart 2010)

Ma première publication universitaire va paraître d'ici peu dans une revue académique consacrée à la recherche en littérature jeunesse. Il s'agit d'une étude du motif de la Lune dans Tintin, au titre esthétiquement pompeux avec une citation qui claque.

Cet article est tiré de mon projet de troisième année de licence, et symboliquement, c'est assez amusant que ma toute première publication porte sur Tintin. Mon père est absolument passionné par Tintin - c'est, comme on les appelle dans le jargon, un tintinophile enthousiaste, capable de vous dire de quelle couleur est la robe de la Castafiore dans n'importe quelle planche de n'importe quel album. Il collectionne bouquins et produits dérivés comme si sa vie en dépendait, et j'ai évidemment biberonné tous les albums depuis ma plus tendre enfance. Du coup, rien de plus naturel, je lui dédie cette première publication, puisque je sais qu'il lit ce blog (mais il refuse de faire des commentaires parce qu'il est convaincu que son email et son adresse IP seront redistribués au GIGN, à la secte des Raéliens et au PDG de sa boîte).

Publier un article, les amis, c'est pas du gâteau. T'as l'impression que ça va être facile, hop ton manuscrit a été accepté, mais ce n'est que le début. Le système informatique fonctionne de temps en temps mais parfois il décide de t'envoyer des emails tout seul pour te dire que ton article a été accepté (alors que tu le sais depuis six mois). Ensuite on t'envoie des épreuves à peu près soixante-douze fois, et tu comprends pas pourquoi mais à chaque fois il y a de nouveaux trucs à changer. Puis l'article est expédié à des sous-traitants qui, pour une raison obscure, décident de changer tous les pronoms dans ta biographie, que tu as toi-même écrite, pour les mettre au masculin. Tu reçois donc ce qui est censé être la toute dernière épreuve dans un email marqué URGENT, et tu vois ta propre biographie qui dit: 'Clémentine est un étudiant en master à l'université de Cambridge. Il est particulièrement intéressé par les questions d'idéologie dans les livres destinés à la jeunesse [etc]'. Là tu te dis que quelqu'un au bout du monde est en train de t'imaginer ventripotent et barbu. Tu fais donc poliment valoir par email que jusqu'à preuve du contraire tu possèdes une paire de chromosomes X et que tu aimerais bien accorder les pronoms personnels te définissant avec ce fait biologique difficilement contestable. Ouf! l'épreuve est enfin validée. Ta publication va paraître, youpi! tu peux maintenant te consacrer à la prochaine.

Heureusement, pendant ces longs mois d'angoisse tu reçois des emails galvanisants et personnels des éditeurs, qui sont en réalité des profs d'université et des chercheurs qui font tout ça bénévolement, pour faire avancer la discipline. Tu as beau avoir seulement vingt-et-un ans et à peine deux diplômes, ils te parlent comme si tu étais une estimée collègue. Ils te font des commentaires précis et argumentés, ils te proposent d'améliorer tel ou tel passage, ils te demandent de clarifier des termes, et malgré l'irascibilité du système informatique et le sexisme latent des sous-traitants du Bangladesh tu te dis que toute l'entreprise est justifiée, juste parce que ça t'a permis, pendant quelques mois, de t'entretenir avec des gens passionnés par ce qu'ils font, et qui veulent le faire à la perfection.

jeudi 22 juillet 2010

Brève de comptoir


'Donc l'année prochaine tu fais quoi en fait?'
'Un doctorat.'
'Un doctorat en quoi?'
'Toujours la même chose, littérature jeunesse.'
'Ah bon? C'est quoi ta thèse? Un truc genre "Comment rendre les bibliothèques plus accessibles aux enfants"?'
'Ah pas du tout, ça c'est un truc d'école de commerce, non non, ma thèse c'est très théorique en fait.'
'Très théorique?'
'C'est de la théorie.'

[De la théorie. De l'athée au riz? De là, Théo rit? Deux lattés au riz?]

'Mais euh de la théorie... Genre quoi?'
'Ben de la recherche pure, quoi. Par exemple, qu'est-ce qui constitue l'essence de la littérature destinée à la jeunesse, qu'est-ce qu'elle signifie en termes de transmission, comment on peut définir les idéologies qu'on y trouve, quelles sont les dynamiques de langage, ou les questions d'espace et de temps...'
'Et tu trouves tout ça dans Spot fait un gâteau?'

[Se retenir de dire que Spot est à la littérature jeunesse ce que Marc Lévy est à la littérature pour adultes.]

'Haha, euh, il n'y a pas que Spot dans la littérature jeunesse.'
'Ouais bon mais ça sert à quoi tout ça en fait?'

[Oh 'ça sert'. 'Ca sert' à plein de choses. Genre guérir les mélanomes, inventer des énergies propres et atterrir sur le Soleil.]

'Ca ne "sert" à rien, c'est de la recherche universitaire, ça contribue à établir un réseau de connaissances sur l'être humain, l'art, les rapports sociaux et générationnels, tout ça.'

[Et toi sinon tu sers à quoi, avec ton master en information et communication?]

'Et t'as obtenu une bourse d'études complète pour faire ça? Mais c'est qui qui paye?'

[De toute évidence, un débile profond multimilliardaire.]

'L'état britannique.'
'L'ETAT?'
'Ben oui.'

[Expression qui veut dire 'en même temps ces britiches ils sont un peu chtarbés']

'Ils te payent à lire des bouquins pour gamins en fait! Tranquille la fille.'

[Oui oui. C'est comme quand tu fais un doctorat en mathématiques, on te paie pour taper sur ta calculette. Et quand tu fais un doctorat en géo on te paie pour colorier les pays au Caran d'Ache.]

'Bon et ça va te mener à quoi tout ça?'
'A faire encore plus de recherche.'
'Pour quoi faire?'
'Pour faire avancer la recherche.'
'Pour quoi faire?'
'Pour quoi faire? Pour quoi faire? POUR EMMERDER LES ETUDIANTS EN MASTER D'INFORMATION ET DE COMMUNICATION.'
'...'
'...'
'Ben tu bois pas ton Frappucino?'
'Non là tu vois j'ai plus très faim.'

vendredi 16 juillet 2010

Je vous invite à découvrir...

... un délicieux groupe de jeunes artistes français:


Michael, l'un des chanteurs du groupe, était avec moi en prépa et c'est grâce à Facebook que j'ai pu suivre, mois après mois, l'évolution de We Were Evergreen (qui s'appelle comme ça parce qu'il s'appelait, au départ, Evergreen). J'ai tout de suite accroché: leur musique, qu'ils définissent comme de la 'toy pop', est positive, enjouée, fun et douce, à mille kilomètres des groupes ultra dépressifs de jeunes emos qui pensent qu'ils peuvent faire du Radiohead s'ils placent des lyrics à pleurer sur une mélodie grincheuse.

Allez voir le clip de leur chanson Penguins& Moonboots, et vous verrez ce que je veux dire. Leur musique devrait être remboursée par la Sécu tellement elle met de bonne humeur. Même Olivier de Kersauson aurait du mal à ne pas esquisser un sourire.

Allez aussi sur leur Myspace, où vous trouverez d'autres chansons sur leur playlist. Et si ça vous plaît, soyez cool - téléchargez-les légalement sur iTunes, où leurs chansons sont disponibles depuis peu.

C'est léger, c'est glacé, c'est un sorbet au citron, ce groupe - et je sais d'expérience que c'est le genre de musique que tout le monde aime, puisque mes parents, surtout mon père (qui qualifie Muse, ô blasphème, de 'musique de singes'), l'écoutent avec plaisir.

mardi 13 juillet 2010

Une vraie leçon de vie


En guise de dernière sortie de l'année après avoir rendu nos thèses tendrement transpirantes hier après-midi (liberté, liberté chérie), mes compagnons du master de littérature jeunesse et moi-même nous sommes retrouvés pour une séance de cinéma intellectuel, un petit film d'auteur primé au Festival Lorgnon et Cigarette de Plouthiers-les-Oliviers, j'ai nommé le troisième épisode de la saga Twilight: Eclipse.

Un froid jour d'hiver il y a un an et demi, j'ai lu le livre dont est tiré ce chef-d'oeuvre, mais je dois dire que le souvenir que j'en garde est relativement flou. Je me souvenais tout de même de l'intéressante dialectique qui sous-tend la complexe intrigue de cet ouvrage. Laissez-moi vous en synthétiser toute la philosophie sous forme d'un trilogue:

Bella (ado, amoureuse & abrutie): J'ai trop grave envie de coucher avec toi, mais un truc de fou.
Edward (vampire, vertueux & virginal): Cela m'est impossible, belle Bella, car ta pureté très pure m'en empêche. Epouse-moi d'abord, et j'y consentirai.
Bella : Vas-y, y a même pas moyen, c'est trop un truc de vieux, le mariage et tout.
Edward : Tu oublies, ô créature enchantée à l'odeur envoûtante, que je suis moi-même âgé de cent huit ans.
Bella : Bah si tu crains comme ça, sérieux, je vais voir Jacob, paske lui il est trop hot, lol.
Edward : Hélas! Ma dulcinée!
[Bella chauffe Jacob]
Jacob (loup-garou, lubrique & looser): T'as vu ta meuf comme elle est trop accro à moi, et en plus j'ai des muscles et pas toi, et en plus je suis méga bronzé et pas toi.
Bella : Ouais mais par contre le problème c'est que je suis, genre, trop in love avec Edward même si question sexe il est vachement old school.
Jacob: En gros tu m'as trop allumé et maintenant tu me lâches, ça se fait trop pas.
Bella : Dsl. MDR!
Edward : Epouse-moi, Bella, et je te déflorerai, si cela te chante. Quant à moi, je me satisfais de ta seule présence, car tu es une admirable personne, bien que cela ne transparaisse pas souvent à l'écran.
Bella : OK alors, ça saoûle mais bon.
Edward : Voici une bague de fiançailles.
[Il extrait du coffre de sa voiture une bague de la taille d'un enfant de huit ans, sertie de quatre millions de diamants]

FIN.

Doté d'une dynamique relationnelle aussi profonde, on s'en doute, l'expérience cinématographique est à la hauteur de ce que l'on attendrait d'un bon épisode de Plus belle la vie. On y voit des loups-garous qui grognent très fort en retroussant les babines (grrr! fait le loup-garou), des vampires qui courent très très vite (tagadagada hop il est parti), et surtout un certain nombre de torses nus et épilés du côté du musculeux Taylor Lautner, ce dont, chères lectrices, je suis loin de me plaindre. Robert Pattinson est toujours aussi pâlichon, torturé et relativement mal maquillé. Il décoche de profonds regards dorés à Kristen Stewart, qui oublie d'ouvrir les yeux quand elle parle, et à qui quelqu'un de mal intentionné a un jour dû dire que rester la bouche entrouverte en permanence est extrêmement sexy.

C'est l'un de ces films qui fait grincer des dents tant les dialogues sont sucrés et l'éthique fort douteuse. On en ressort donc avec les molaires limées sur plusieurs centimètres. Il y a le moment où Bella, les hormones en éruption, tente férocement de déboutonner la chemise d'Edward, qui l'en empêche et se reboutonne jusqu'au menton: 'Pas de ça avant le mariage'. Vivement contrariée, la pauvre petite se récrie, mais l'inflexible vampire lui annonce qu'il veut faire les choses en règle, et obtenir l'autorisation du père de Bella d'avoir sa fille en mariage. Crissements de dents dans le public. J'imagine bien mon copain, oeillet à la boutonnière, filant un coup de bigo à mon paternel pour requérir la permission de me passer la bague au doigt. Déjà, connaissant mon père, on aurait droit à un bon gros fou rire, et après douze ou treize minutes d'hilarité il arriverait peut-être à articuler une réponse du type 'C'est ton problème, mon vieux' au boyfriend déconcerté.

Sans parler de tous ces moments qui un à un envoient des coups de Taser au féminisme. Oui, Bella est fragile et ultra mignonne et trop maladroite mais c'est hyper chou. Du coup, quand Edward s'absente pour mener à bien des missions d'adulte, il doit la confier à une baby-sitter douée de raison, de force et de courage, c'est-à-dire Jacob. La passation de pouvoir entre les deux mâles se fait entre deux voitures. Bella ne conduit pas, car c'est un être faible. Elle est également incapable de dormir sous une tente, dans un triple sac de couchage renforcé avec un bonnet sur le caillou sans avoir très froid, limite elle meurt la fille tellement elle est frigorifiée. Trop mignon! Du coup, il faut bien que l'un des mâles la réchauffe avec son corps chaud. S'ensuit une longue discussion entre les deux mâles. Objet de la discussion: déterminer lequel des deux mâles pourra le mieux protéger petite Bella friable. Pendant ce temps, frêle Bella fait dodo, confiante, car son destin et sa sécurité sont pris en main par deux paires de chromosomes XY.

Je ne vais pas dire que je n'ai pas ri, mais je ne vais pas dire que je me suis grave éclatée genre la fille qui a vu un trop bon film. Eclipse donne lieu à un certain ennui, mais tout de même plus supportable que le film précédent. Il y a de l'action et des effets spéciaux, mais n'importe quel béjaune à Hollywood peut faire la même chose avec trois bouts de ficelle et le logiciel approprié. Il y a de longs bisous baveux et beaucoup de soupirs, et de beaux paysages de montagnes et de forêts. Il y a une nouvelle chanson de Muse, créée spécialement pour l'occasion, mais toute pourrie.

En même temps, je suis dure. Le matériel de base est tellement pauvre qu'ils n'auraient pas pu faire mieux - après tout, il s'agit d'adapter l'indigente prose de Mrs Stephenie Meyer, pas L'Ecume des Jours. On a les adaptations qu'on mérite. C'était une adaptation pas bien méchante, pas très divertissante, et surtout d'un angélisme nauséeux. On attend le prochain pour voir le joli mariage de Mr et Mrs Cullen, et bien sûr la naissance de leur premier enfant. Ceux qui ont lu le quatrième bouquin sauront que le quatrième épisode sera sans doute arrosé d'hémoglobine et sponsorisé par des associations anti-avortement. Les autres... Ben, vous verrez. Ca promet.

vendredi 9 juillet 2010

Nouvelles éparses


Ayant quelque peu déserté la blogosphère récemment pour cause de sérieux et redoutable travail universitaire, voici une petite mise à jour de mes activités Outre-Manche, par ordre d’importance :

1) Mes lunettes de soleil ont disparu dans un courant d’air. Sérieux, je les ai posées sur une table et hop ! Cinq minutes plus tard, elles avaient transplané. Pas contente la fille, surtout que n’ayant plus un ducat dans mon bas de laine, je n’ai pas pu m’en racheter une paire (pour envoyer de l’argent au Clémenthon, appelez le 3535). Du coup, voici ma tronche dans la rue, plissant les yeux comme un porcelet gravement myope: -_-

2) The Thèse of Stress and Arrachage of Cheveux is finito, imprimantée, révisée rectifiée relue et reliée ! Elle part lundi chez M. et Mme De la Correction O’Stylorouge. Je vous dirai quand j’aurai les résultats (en septembre). D’ici là, holidays !

3) Après avoir reçu ces derniers mois deux Réponses Personnalisées Poliment Négatives Mais Gentiment Encourageantes (la fameuse RPPNMGE) d’une (très) prestigieuse maison d’édition jeunesse, je viens de leur expédier un troisième envoi, un poème-histoire-d’album intitulé ‘Ma famille’, de 20 strophes. Une fois n’est pas coutume (je suis généralement très protectrice de mes projets en cours telle la louve des steppes envers sa jappante progéniture, mais je me soigne) je vais faire comme vous et vous en livrer les deux premières strophes :

Ma famille

Ma famille elle est trop nombreuse
Deux fois par an ou parfois trois
On se réunit sous mon toit
Et mes six fenêtres menteuses
Font croire aux voisins
Que tous mes cousins
Sont six rectangles bien rangés.

Mais quand on a très bien mangé
Des fallafels aux figues noires
Des bouillabaisses cramoisies
Du nectar et de l’ambroisie
De la glace au goût patinoire
Des sucettes de cochenille
Et de la fleur de camomille
Ma famille
Brusquement se métamorphose.

Croisez les doigts pour moi si vous en avez (des doigts).

4) Conte d'auteure. Cet après-midi, je vais à la poste poster le manuscrit d'un roman à une maison d'édition parisienne. Le mec au guichet pèse l’enveloppe et me sort : ‘Qu’est-ce qu’il y a dedans ?’ (pour une question d’assurance, pas parce que c’est un espion du MI5 en civil chez Royal Mail). Je réponds : ‘Oh juste du papier, enfin, un manuscrit’. Flegmatique, le type réplique en tapotant sur son clavier d'ordinateur : ‘Ok, alors: valeur marchande : aucune.’ Merci coco, j’aime ta franchise.

5) Vous avez vu cette histoire de poulpe qui prédit les résultats matchs de foot ? J’en veux un pour prédire les résultats des envois aux éditeurs. Ca m'économiserait pas mal de timbres.

6) Mardi, je vais voir Eclipse, alors attendez-vous à un petit torrent d’invectives dans les jours qui suivent. A moins que tout ait changé et qu’ils aient remplacé Pattinson par Clark Gable, Kristen Stewart par Viven Leigh, et toute l’histoire par Autant en Emporte le Vent.

Allez, c'est tout pour aujourd'hui.

mercredi 7 juillet 2010

Plumes de signes



Ma copine Mathilde ouvre un blog, et la connaissant, ça vaudra le coup d'oeil: allez donc y faire un tour (pour le moment, il n'y a qu'un article, mais ça claque) en cliquant ICI.

Mathilde est l'une des rares personnes que je connaisse qui expose ses connaissances et ses convictions féministes au grand jour. Les filles de mon âge préfèrent ne pas trop y penser, et/ou ne pas trop en parler. Il y a quelque chose de désuet et de rageur, semble-t-il, à afficher son féminisme comme on le pouvait le faire autrefois. D'ailleurs, quand je dis que j'ai publié chez Talents Hauts, une maison d'édition 'féministe' ou 'anti-sexiste', j'ai parfois droit à des regards gênés, surtout chez les mecs. La fille publie chez un éditeur féministe, limite elle doit se trimballer avec un collier de foetus avortés autour du cou.

A Cambridge, il existe une Feminist Society, dont je fais partie, et qui a publié pour la première fois cette année une petite compilation d'articles, Gender Agenda. L'un de mes articles, sur Twilight, y figure - je l'avais d'abord publié sur leur site internet, et vous pouvez le lire en cliquant ici.

Si vous parcourez un peu le site, et si votre anglais vous le permet, vous verrez qu'il y a des sacrées plumes, filles comme garçons.

lundi 5 juillet 2010

Avada Kedavra, voilà Harry Potter 7

En tant que pottermaniaque de la première heure, j'ai toujours pompé l'air de mes concitoyens en déplorant à voix haute la douce médiocrité des blockbusters tirés du chef-d'oeuvre. Ces derniers jours, le degré de gonflage de la population environnante par ma personne a quadruplé puisque la bande-annonce du film numéro 7, parties 1 et 2, a émergé des profondeurs des studios de la Warner pour faire son apparition sur Internet.

Pour voir cette merveille, cliquez ICI. Oui oui, elle est très, très bien cette bande-annonce. Ils sont très forts en bandes-annonce. Dommage qu'ils soient beaucoup moins forts en films.

Sans parler de l'affiche:



Affiche la trouille, hein? Ha. Ha. Ha.

Si je m'en tiens au dernier film en date, le sixième, j'aurais tendance à penser que le slogan 'It all ends here' est un peu suranné, puisqu'à mon humble avis, tout était déjà fini après le troisième film. Les trois acteurs principaux, qui ont toute l'expressivité du concombre de mer, fonctionnaient correct quand il s'agissait d'avoir l'air tout mignons, mais avec l'arrivée de la puberté on a commencé à se lasser un peu de leurs grimaces. La pauvre Emma Watson est devenue aussi maniérée que Sophie Marceau dans un mauvais jour, et je ne parle même pas de Rupert Grint qu'ils ont dû dégoter dans un concours international de torsion faciale. Quant à Daniel Radcliffe... Ah! Daniel Radcliffe... Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a jamais eu l'air d'avoir été affamé par ses Thénardier moldus. Le problème quand on prend trois acteurs de onze ans, c'est que c'est du pile ou face complet: on sait pas s'ils vont devenir beaux ou moches, bons ou mauvais, et gentils ou méchants. Au moins, ils sont gentils, ça, c'est sûr. Par contre, pour le reste...

Le sixième film, pour une raison absolument irrépertoriée au répertoire des gaffes cinématographiques, a été entièrement filmé au travers d'un filtre bleu. Je sais pas si vous vous souvenez, mais on aurait dit que le générique allait nous chantonner 'Viens au pays des Schtroumpfs', avec le Schtroumpf à lunettes en star, Dumbledore en Grand Schtroumpf, Emma Watson en Schtroumpfette (avec la même ampleur psychologique) et Rogue en Schtroumpf grognon (çui-là, j'ai jamais compris pourquoi on l'héroïse autant). Bref, c'était du n'importe quoi, mais du n'importe quoi bleu. Il reste deux films, donc s'ils continuent dans leurs codes couleur à deux balles on aura peut-être droit à 'Harry voit rouge' et 'Harry broie du noir'.

Evidemment, il reste toujours la possibilité de ne pas aller voir ces pâlichons simulacres d'ersatz d'échantillons de fac-similés d'imposteurs d'Harry Potter, mais dans mon cas, c'est absolument impossible. Il faut bien que j'aie de quoi râler dans les oreilles de mes pauvres compagnons d'infortune avant le film, tout au long du film, après le film, et jusqu'à ce qu'on m'assomme avec un lourd objet.

Qui veut venir voir le film avec moi?