jeudi 25 avril 2013

Sesame online

Pour ceux qui peuvent un peu blablater et lire en anglichois, allez donc jeter un oeil au site officiel de ma série des Sesame Seade, qui sort en Angleterre la semaine prochaine!

Ca se passe ICI!

Le premier s'appelle Sleuth on Skates (Détective en patins à roulettes). C'est un livre à marrade et si vous décidez de l'acquérir j'espère bien qu'il vous fera rire (t'as vu ça rime).


lundi 22 avril 2013

Chronique-Fiction, nouvelle forme d'écriture

J'ai découvert très récemment l'existence des 'Chroniques-Fictions'. Et vous, vous connaissez?

Moi ado, n'écrivant pas des chroniques-fictions

C'était lors d'une intervention en classe de 5e à Bordeaux. Je demande toujours aux élèves s'ils écrivent et ce qu'ils écrivent. L'une d'entre elle me dit: "Des fictions". Je ne tique pas, pensant qu'elle veut dire des romans. Mais un peu plus tard elle me demande:

- Mais vous, madame, vous écrivez des fictions?

Moi:

- Euh... ben, oui, tout ce que j'écris, c'est de la fiction.

- Non, mais pas de la fiction. Des fictions. Des chroniques. Des fictions, quoi.

Un peu perplexe, je demande à la jeune fille de m'expliquer de quoi il s'agit, et avec l'aide de ses amies elles m'expliquent ce qui suit.
La chronique-fiction, ou chronique ou fiction (je ne suis pas sûre d'avoir compris exactement comment on appelle ça), c'est une forme de narration qui a lieu sur des pages Facebook réservées à cet effet - par exemple ici ou . Sur ces pages, qui sont apparemment très liées à des groupes de musique ou des célébrités (les jeunes filles de ma 5e étaient toutes des adeptes des One Direction), les ados écrivent des statuts qui sont en réalité des mini-chapitres d'histoires concernant ces célébrités en question.

Donc par exemple, on peut avoir, comme me l'explique la jeune fille de l'autre jour, une histoire où "il y a des filles qui inventent qu'elles ont rencontré les One Direction, qu'elles sont allées dans leur loge, tout ça". Une écriture, en fait, entre le roman et le rêve éveillé. 

Je leur ai demandé quel était le but, et elles étaient catégoriques: c'est d'avoir beaucoup de 'J'aime', de commentaires et de partages.

Je leur ai aussi demandé si certains faisaient ça par blog, mais non, personne dans la classe n'avait un blog - tout se faisait par Facebook (alors que techniquement ils n'avaient pas le 'droit' d'être sur Facebook, comme leur professeur s'est empressée de leur faire remarquer).

Bref, j'ai trouvé ça très intéressant et je me demandais si certains papas/mamans d'ados ici avaient entendu parler de cette nouvelle forme d'écriture? Il existe très peu de ressources sur Internet expliquant ce nouveau phénomène, mais je suis sûre que certains de mes potes universitaires vont vite s'en charger.

Billet rapide, ça ne me ressemble pas. Mais j'ai du pain sur la planche. A pluche!

Clem

mercredi 17 avril 2013

La nostalgie des livres à venir

Donc l'autre jour j'ai lu Voyage au centre de Paris, d'Alexandre Lacroix, qui est un roman fort bien tricoté, où l'on apprend des dizaines de choses sur Paris, où l'on passe de jolie phrase en jolie phrase, et où tous les philosophes de la grande encyclopédie mentale de l'auteur se bousculent élégamment.

Il y a une expression dans ce lacis de rues et de références littéraires qui m'a sauté aux yeux: le narrateur parle de, je crois, Rilke, et d'écriture et de jeunesse, et il dit qu'il ressentait en tant que jeune écrivain une sorte de "nostalgie des livres à venir".

Oxymore total, évidemment, puisque la nostalgie c'est, étymologiquement, la fameuse 'douleur du retour', le regret de n'être plus où on était avant - donc comment peut-on avoir la nostalgie de quelque chose qui n'est pas encore arrivé? Et pourtant je comprends tout à fait ce qu'il veut dire. Pour moi aussi, c'est comme si j'avais déjà en tête mes 'livres à venir' -  livres pour enfants, livres universitaires, livres pour adultes... Ils paraissent tellement réels qu'ils sont presque palpables, je les 'vois' sur mon étagère de Mes Livres à Moi, ils existent déjà, c'est certain - même si je serais bien incapable de vous dire ce qu'ils racontent. Ils sont simplement en attente, alors je les guette avec confiance.

Mais le problème, évidemment, c'est que cette bibliothèque de livres prévus ne cesse d'être trahie par celle qui se constitue réellement. Aucun livre que j'écris ne me plaît assez pour en faire partie; je perçois donc tous mes livres réels comme faisant partie de la fausse étagère, l'étagère qui est là pour accueillir les avortons et les brouillons en attendant que la vraie, la vide, se remplisse des vrais livres à venir. Ce sont ceux-là pour lesquels j'ai de la 'nostalgie', vers lesquels j'ai la 'douleur de retourner' dès que l'euphorie de l'écriture d'un nouveau livre réel est passée... et que j'identifie encore une fois ce nouveau bébé comme faux, comme pas-encore-ça

Donc quand on me parle de mon dernier bouquin en date, j'ai toujours envie de dire: 'Non, non, attendez le prochain, il sera mieux!'. Mais bien sûr qu'il ne sera pas parfait non plus et sera donc faux, une erreur, une imposture, il ira décorer la fausse étagère en attendant les vrais livres à venir. 

Oui ok, il y a du Clément Rosset et du Nicolas Grimaldi à fond les ballons dans ce que je raconte, au cas où vous vous demanderiez ce que je bouquine en ce moment. Mais rassurez-moi, les potes auteur/es, vous aussi, ça vous fait ça?...

Allez, à plus. Je vous promets que le prochain billet de blog sera mieux. Et après j'ouvrirai un vrai blog. Celui-là, c'est juste en attendant.

U PDATE: coïncidence ou sérendipité, cette petite phrase retrouvée dans Pyrrhus et Cinéas, de Simone de Beauvoir, ce matin... ‘L’écrivain est impatient d’avoir fini ce livre pour en écrire un autre: alors, je pourrai mourir tranquille, dit-il, mon oeuvre sera achevée’ (p.254)

vendredi 12 avril 2013

Le retour de l'abécédaire

Mon ABC des concepts centraux de la critique/ théorie de la littérature jeunesse, qui avait commencé en janvier et s'est achevé en mars, existe désormais en PDF. C'est THE accessoire tendance de la saison printemps-été 2013 intello-geek-chic-yummy-mummy. Kate Moss a été vue avec dans le tro-mé, et il paraît que Jérôme Cahuzac s'est dépêché d'en faire livrer 600 000 dans ses caves de gruyère helvètes. J'ai été contactée par une maison de production pour en faire une adaptation cinématographique, mais ils voulaient absolument mettre Audrey Tautou en vedette et moi j'étais là allô quoi.

Il vit sur mon site et se nourrit de vos téléchargements. Il est très utile. Vous pouvez par exemple l'offrir à votre grand-mère pour lire sur son iPad, en censurant mes gros mots. Il vous culturera l'esprit et vous rendra moins ânes. Il coûte juste un clic, ce qui n'est pas beaucoup quand on connaît le prix du loyer dans ma cambrousse cambridgienne.

Ca se passe ici en haut de la page!

Pour les méga paresseux, un lien direct vers le PDF ici.

Je vous bise (pas tous; pas ceux qui n'ont pas pris de douche).

Clem

jeudi 11 avril 2013

Une Escale à Bordeaux

J'ai fait un triplé en B ces semaines passées: Bruxelles, Bruges, Bordeaux.

Bruxelles et Bruges, c'était en amoureux donc je vais pas vous montrer les photos, non mais oh, bande de voyeurs, vous avez cru que c'était un skyblog ce site ou quoi? Mais par contre, le salon L'Escale du Livre à Bordeaux, c'était en ma qualité d'aûteûre et donc du coup, un petit récit s'impose...

Il y a eu d'abord deux jours de rencontres scolaires épuisantes mais épanouissantes avec des 3e qui avaient lu La pouilleuse, et des 5e et 6e qui avaient lu La plume de Marie. Des rencontres hyper bien préparées avec des profs motivés et charmants et des élèves plein de questions intéressantes.

Les pétillants sixième et moi qui dépasse

Les jolies troisième et moi qui ne dépasse plus.

Avec les 5e et les 6e, on a inventé des alexandrins et on a fait des saynètes tirées de La plume de Marie...

Les alexandrins c'est trop l'éclate
Ensuite c'était salon, et donc rencontres avec des tas de gens très cool et coucou les restos bien sympas de Bordeaux. Je précise qu'on s'est couchés tous les soirs à des heures dont ma petite horloge biologique n'avait jamais entendu parler, qu'on s'est un peu gelé les orteils et que je suis donc tombée malade. Accessoirement, j'ai aussi percé une dent de sagesse. Quand je suis revenue à Paris j'avais donc à peu près la consistance de l'huître fine de claire du bassin d'Arcachon. Mais c'est parce qu'on a fait tout ça:

Une soirée pour les dix ans de Sarbacane, avec le génial Insa Sané qui nous a fait du slam et la complètement barrée (et adorable) Axl Cendres:

Il connaît à peu près tous ses livres entièrement par coeur. Oui oui.


Axl dans sa rendition savoureuse du 'poète de mes couilles'
myself lisant La pouilleuse, coachée par Insa

Ensuite on a signé aux quatre veines...

Clan Sarbacane!
Et puis j'ai rencontré Keith Richards:

Alias Alex Sanders, qui m'a demandée en mariage. Je le laisse un peu mariner avant de lui donner ma réponse. Je suis pas une fille facile comme ça malgré les apparences.

Bref, l'Escale, c'était vraiment très chouette. J'ai pu enfin rencontrer Martin Page dans la vraie vie. J'ai aussi bien traîné avec Jean Paul Mongin, LE monsieur des Petits Platons (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une super collec' de bouquins sur les philosophes pour enfants). J'ai eu un autographe de Marie NDiaye. J'ai rencontré Alexandre Lacroix, LE rédac'chef de Philosophie Magazine auquel je suis abonnée depuis ma plus tendre enfance, enfin au moins 2 ou 3 ans. J'ai acheté et dévoré son bouquin Voyage au centre de Paris, que je vous conseille plus que vivement et dont je reparlerai dans un prochain billet.

J'ai aussi acheté et dévoré le délicieux Mon Amérique d'Alice de Poncheville, qui est un petit roman vraiment éblouissant, réaliste magique/ surréaliste/ pastoral/ inclassable, qui me donne envie de quitter un peu mes récits urbains pour des contes en pleine nature...

Et puis il y avait aussi Serge Bloch, et Rébecca Dautremer, et Nadja, et plein d'autres auteurs/ illustrateurs géniaux dont le susmentionné Keith Richards Alex Sanders, Kris di Giacomo, Isabelle Gil, Jean Lecointre, Max de Radiguès, Amélie Graux, Magali le Huche, etc. J'ai fait une bonne moisson d'albums dédicacés pour ma petite filleule Violette:


Marrainitude ✔

Et ensuite je suis rentrée la mort dans l'âme mais bien contente de retrouver mon lit. Et puis retour à Cambridge où m'attendaient...

mes exemplaires auteur de Sesame Seade tome 1: Sleuth on Skates!

oh la belle pile qui m'a détruit le dos à les trimballer jusqu'à chez moi!
ils ont quand même de très chouettes canards à l'intérieur
et une carte du college de Cambridge dans lequel vit Sesame...
et quand y en a plus, y en a encore!
Lancement de la série le 2 mai.

En attendant elle fait quoi la Clémentine à votre avis?

A. Elle fait la fête.
B. Elle fait des gâteaux.
C. Elle fait des origamis à base de tickets de métro.
D. Elle fait sa thèse de doctorat.

Les quatre réponses étant tout aussi prenantes les unes que les autres, je vous laisse.

àpluche

Clem